La sortie d’octobre nous a conduits au Cap Frehel et au Fort La Latte

Nous sommes 12 à affronter le temps assez frais en ce début d’après-midi. Répartis dans 3 voitures nous démarrons vers la côte…

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LE   CAP   FREHEL

Le vieux phare (ou tour Vauban), en granite, fut construit sous Louis XIV en 1701 par un des disciples de Vauban, Jean-Siméon Garangeau (1647-1741), qui est nommé « ingénieur en chef et directeur des fortifications de Saint-Malo » en 1691 et le restera jusqu’à sa mort.                À l’époque, on brûlait notamment de l’huile de poisson pour alimenter la lanterne.

Un phare plus moderne et plus haut sera construit entre 1845 et 1847, à la place de l’actuel. Il est électrifié en 1886. Les troupes allemandes le détruiront en août 1944.

Le phare actuel, reconstruit à partir de 1946, sera inauguré en 1950 : haut de 32 mètres, sa lanterne domine la mer de 103 mètres et fend la nuit de deux éclats de lumière toutes les 10 secondes Par temps clair, son feu est visible à plus de 100 kilomètres. Ce phare est l’un des plus puissants de France.

Par temps clair, du haut de la galerie, on peut apercevoir les iles anglo-normandes, la côte du Cotentin, les remparts de Saint Malo, la Baie de saint Brieuc , l’ile de Bréhat et.. semblant à portée de main : le Fort La Latte.

Malgré le vent et la bruine, nous arpentons le sentier entre bruyères et ajoncs qui nous mène jusqu’au bout de la presqu’ile. Ce sentier intégré au GR 34, fait le tour du cap.

Le cap constitue aussi  une réserve ornithologique.

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 LE FORT LA LATTE , son histoire :

Autrefois appelé « la Roche Goyon » tire son nom d’une des plus anciennes familles bretonnes (appelée Gwion, Goion, Gouëon, Goyon puis Gouyon).
Une légende atteste qu’un premier château aurait été construit  en 937.
Le château actuel, quant à lui, fut commencé avant l’apparition du canon en Bretagne (1364) puis poursuivi au gré de la bonne fortune des Goyon dans la deuxième moitié du XIVème siècle.   Il existait en 1379 puisque Du Guesclin envoya un détachement à la Roche Goyon qui résista vaillamment. La forteresse fut confisquée au profit de Charles V, puis restituée à son propriétaire par le traité de Guérande (1381).
Au cours du XVème siècle, l’ascension sociale des Goyon se poursuivit. Ils figurent aux États de Bretagne. Un Goyon, chambellan du duc de Bretagne, épousera l’héritière de la baronnie de Thorigni-sur-Vire. La famille Goyon quitte le berceau breton et passe à l’histoire de France.

Le château reçoit alors un gouverneur qui loge dans un logis aménagé à cet effet. Lors de la réunion de la Bretagne à la France (réalisé lors du traité de 1532), il subit un nouveau siège (1490), anglais cette fois, sans succès pour les envahisseurs.
Le coup de grâce lui fut porté par la Ligue. Jaques II Goyon, sire de Matignon, Maréchal de France, Gouverneur de Normandie et de Guyenne, avait pris le parti d’Henri IV. Par mesure de représailles, en 1597, un délégué du Duc de Mercoeur nommé Saint-Laurent, l’assiégea et l’assaillit. Le château déjà appelé à cette époque La Latte, fut démantelé, pillé, ravagé, incendié. Seul le donjon résista.
C’est à un château en ruine que s’intéressa le sieur Garengeau chargé de fortifier la Côte pour la défense de Saint-Malo. Le château fut transformé en conséquence avec l’accord des Matignon entre 1690 et 1715. On lui doit en grande partie l’aspect que nous lui connaissons.
En 1715, James Ill Stuart vint s’y réfugier et trouva le lieu sinistre… Il est vrai qu’il y échoua un vilain soir de novembre. La même année Louise-Hippolyte GrimaIdi (princesse de Monaco) épousait Jacques-François-Léonor Gouyon, sire de Matignon, devenu duc de Valentinois, à condition de prendre le nom et les armes des Grimaldi sans y joindre les siens.
En 1793, on construisit le four à rougir les boulets et on emprisonna quelques suspects contre-révolutionnaires.
De jeunes MaIouins le prirent d’assaut, sans succès, lors des Cent-Jours (1815). Ce fut son dernier épisode guerrier.
Au cours du XIXème siècle, il fut peu à peu abandonné, il n’eut plus qu’un seul gardien. Déclassé par le ministère de la Guerre en 1890, il fut vendu par les Domaines en 1892. Il était en grande partie en ruines lorsqu’il fut classé Monument Historique en 1925. Il a été restauré depuis 1931 par la famille Joüon des Longrais et est ouvert à la visite. Il est devenu le château le plus visité en Bretagne, après celui des ducs à Nantes.

 

VISITE :             img_2099           

Les visites guidées se terminant fin septembre, nous avons pu accéder au site en visite libre. Nous passons  par le premier châtelet(XIVème) avec son pont-levis entièrement détruit au XVIème et reconstruit depuis, il  est en état de fonctionnement.

Le deuxième châtelet protège la cour. Muni lui aussi d’un pont-levis et d’une herse. Dans cette cour ,on  trouve le logis –habitation privée des propriétaires actuels, une oubliette, la citerne (20000 litres), deux canons sur le chemin du roulage , un four à boulet (pour chauffer les boulets –d’où l’expression : « tirer à boulets rouges », un imposant donjon (XIVème) muni de mâchicoulis et de plusieurs types de meurtrières, des arbalétrières en forme de croix pour le tir à l’arbalète et des archères, simple fente allongée pour le tir à l’arc. De chaque coté des meurtrières , des trous permettant de tirer à l’arquebuse ou à la bombarde.

La dernière salle du donjon soutient le toit par une voute à croisée d’ogive datant de1340.                          Pour les plus sportifs  qui sont montés au sommet du donjon, une vue splendide sur tout le site et panoramique sur 180°.

Visite passionnante facilitée par des panneaux explicatifs bien détaillés. Nous avons pu déambuler à notre aise et partout….

Malgré l’heure avancée, nous nous sommes arrêtés dans un café pour nous réchauffer un peu avec des boissons chaudes . Merci l’asso !!