Le 16 juin 2016, il fait soleil et nous sommes 16 à partir pour la visite du Parlement de Bretagne.
A l’Office du tourisme nous commençons par regarder un film sur l’histoire du Palais en attendant notre guide Thérèse. Après une petite marche dans le vieux Rennes nous atteignons les marches du Parlement de Bretagne où nous devons attendre l’autorisation de rentrer; sécurité oblige. Thérèse en profite pour démarrer sa conférence sur l’origine de cet emblématique monument.

Depuis l’Acte d’Union qui rattacha la Bretagne à la France en 1532 le parlement régional se déplaçait entre Nantes, Vannes et Rennes. Ce n’est qu’en 1561 que les sessions du parlement se fixèrent à Rennes . Le manque de ressources financières et les guerres de religion retardèrent la construction du Palais.    Les parlementaires siégèrent pendant 48 ans au couvent des Cordeliers. Ce n’est que lorsque la paix revient, sous le régime de  Henri 1V, qu’un référendum décide du lieu où sera érigé le Parlement de Bretagne. Entre Nantes, Vannes et Rennes le choix va à Rennes.
Les plans sont d’abord dessinés par l’architecte de la ville Germain Gaultier, associé à Thomas Poussin. Le plan est retenu le 29/9/1617. Malheureusement le projet est rejeté par le Duc de Brissac,la commission des parlementaires et les membres de la communauté de ville. Les plans sont revus par Salomon de Brosse, architecte royal. Il reprend la façade du Palais et les arcades de la cour mais les façades latérales restent identiques aux plans de Gaultier.
15/9/1618 la première pierre est posée. C’est Germain Gaultier qui assure la direction des travaux. Celui-ci décède accidentellement sur le chantier. C’est Jacques Corbineau qui lui succède.
Les travaux sont interrompus par une épidémie de peste puis le manque de trésorerie. Repris, ils sont encore perturbés par une fronde parlementaire.
Ce n’est qu’en 1654 que les travaux du gros oeuvre sont achevés. 11/1/1855 la cour et les parlementaires s’y installent. La réalisation des travaux intérieurs n’est achevée qu’en 1709.
En 1720 après le grand incendie de Rennes, le Parlement, épargné grâce à ses coupe-feu se voit attribuer une place royale où trône la statue équestre de Louis XIV détruite durant la révolution.

Le bâtiment passe pour l’édifice le plus régulier d’Europe. Sa magnificence intérieure répond à la dignité du lieu. C’est en 1883 que le bâtiment est classé au titre des monuments historiques et c’est l’un des premiers d’Ille-et-Vilaine

Au XXème siècle de nouveaux travaux sont entrepris pour aménager des bureaux d’archives au dernier étage.
Le 4/2/1994 une manifestation des marin-pécheurs dégénère en émeute dans le centre ville de Rennes. Une fusée éclairante traverse les ardoises du toit et se niche dans la charpente en bois du Palais. Le feu couve et détruit partiellement le Parlement. Des milliers de documents dont les archives sont détruits. Grâce à l’efficacité des pompiers, architectes des monuments historiques la plupart des oeuvres et tapisseries seront sauvées.
En novembre 1994 la décision est prise de reconstruire le bâtiment à l’identique. La restauration dura 3 ans et coûta 35 millions d’euros.
Le Palais du Parlement de Bretagne est un lieu hautement symbolique de la justice et de l’Union de la Bretagne en France . A l’origine les parlementaires siégeaient à l’étage et le rez-de-chaussée servait de prison.
La salle des pas-perdus a été entièrement refaite. La grand’chambre est la pièce la mieux conservée du Palais. Protégée par un lit de briques réfractaires entre le plafond et la charpente, elle a été en partie épargnée lors de l’incendie de 1994. Les loges royales, les plafonds peints, les tableaux représentent la justice, Cette pièce est magnifique.
La salle du conseil de la grand’chambre est devenue première chambre civile. Le plafond est orné de peintures illustrant le triomphe de la justice.
La salle des enquêtes est devenue la 2ème chambre civile de la Cour d’Appel; on y trouve une horloge du XVIIIè siècle toujours en état de marche.

La salle de la Cour d’Assises est la plus sobre. Le plafond représente un ciel parsemé de nuages.
La salle Félix Armand Jobbé-Duval est actuellement une salle de réunion.
Notre très intéressante guide nous a captivés pendant cette visite passionnante. Nous repartons enrichis de nouvelles connaissances. En sortant de cet imposant édifice, nous prenons les rues piétonnes du centre pour aller nous désaltérer. Nous nous retrouvons rue Rallier du Baty où nous passons un agréable moment autour du goûter offert par l’association. La moitié du prix de la visite est également pris en charge par l’association. Nous repartons toujours en co-voiturage.
A bientôt pour notre pique-nique le 21 juillet
Annette